Grave
2017 - Julia Ducournau
Quelle minutieuse puissance, quelle sublime horreur ! Face
à la gravité, un frisson, une fascination... morbide. Des actes crus, des
ambitions cruelles, un film sanglant et sans tabous. Un bloc aux mille facettes
mais sans aspérités. La violence du propos est supportée par une architecture
assez simple, une mise en scène intelligente, et un jeu époustouflant. Premier
long métrage de Julia Ducournau, premier rôle principal pour Garance Marillier,
et toutes deux font déjà preuve d’un talent rare.
Grave c'est aussi un questionnement illustré. Parmi un panel de messages et d’alertes, il brille d’une nature
antispéciste. « Pour toi baiser un singe c’est comme violer une
femme ? », demande une étudiante. À priori oui, et les manger aussi. Pêle-mêle,
on y parle de famille, d’éducation, du bizutage sauvage dans les écoles de
médecine, on y adresse la question du consentement, celle du jugement d’autrui.
Ce film est terriblement paradoxal, aussi fin qu’il est
gore, avec autant de bienveillance que de dévastation. C’est un univers à part
entière, de ceux que l’on veut fuir et découvrir simultanément. Enfin Grave
c’est des musiques, variées, et toujours parfaitement adaptées. Elles font
vibrer, ou elles font frémir.
« C’est un délire, ou c’est plus grave que ça ? »
C’est Grave.
Scénario : Julia Ducournau
Musique : Jim Williams
Photographie : Ruben Impens
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire