vendredi 24 mars 2017

Grave

2017 - Julia Ducournau






Quelle minutieuse puissance, quelle sublime horreur ! Face à la gravité, un frisson, une fascination... morbide. Des actes crus, des ambitions cruelles, un film sanglant et sans tabous. Un bloc aux mille facettes mais sans aspérités. La violence du propos est supportée par une architecture assez simple, une mise en scène intelligente, et un jeu époustouflant. Premier long métrage de Julia Ducournau, premier rôle principal pour Garance Marillier, et toutes deux font déjà preuve d’un talent rare.

Grave c'est aussi un questionnement illustré. Parmi un panel de messages et d’alertes, il brille d’une nature antispéciste. « Pour toi baiser un singe c’est comme violer une femme ? », demande une étudiante. À priori oui, et les manger aussi. Pêle-mêle, on y parle de famille, d’éducation, du bizutage sauvage dans les écoles de médecine, on y adresse la question du consentement, celle du jugement d’autrui.

Ce film est terriblement paradoxal, aussi fin qu’il est gore, avec autant de bienveillance que de dévastation. C’est un univers à part entière, de ceux que l’on veut fuir et découvrir simultanément. Enfin Grave c’est des musiques, variées, et toujours parfaitement adaptées. Elles font vibrer, ou elles font frémir.

« C’est un délire, ou c’est plus grave que ça ? » C’est Grave. 

Scénario : Julia Ducournau
Musique : Jim Williams
Photographie : Ruben Impens

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