lundi 31 janvier 2022

Insoumis, invaincu, intact ?

Ou l’interdiction de renoncer à la justice sociale et écologique



Dimanche 10 avril 2022 : avec 19% contre 18,5%, læ candidatė de la gauche unie parvient in-extremis au second tour devant E. Macron. Cette union inespérée a permis de reconquérir une part suffisante de l’électorat progressiste jusque-là résigné à voter une seconde fois pour le candidat libéral. De l’autre côté de l’échiquier, E. Zemmour n’est pas parvenu à obtenir 500 signatures, permettant à M. Le Pen de prendre la tête avec 23%.

Dimanche 24 avril 2022 : Sans consigne de vote de V. Pécresse, l’électorat conservateur se divise entre le front républicain et celui national. Malgré tout, avec 57% des votes, la gauche reprend l’Elysée ! Les bases d’une convention citoyenne sont posées pour ouvrir la voie d’un renouveau démocratique au sein d’une VIème République, tandis qu’une refonte de la fiscalité plus progressive permet de financer des mesures fortes pour la santé, l’éducation, la transition écologique…

Comment y arrive-t-on ? Comment cède-t-on au compromis, aux demi-mesures, pour s’accorder avec les autres facettes de son camp politique ? Comment renonce-t-on à une chance de porter au pouvoir ses convictions profondes, son programme salvateur, quand on est l’insoumis, presque élu à la fonction suprême cinq ans auparavant, héraut de l’opposition populaire à l’Assemblée Nationale depuis ? Quand on est l’invaincu, jamais défait en son nom lors d’une élection, grand gagnant des européennes, des municipales, défenseur du défi du siècle ? Comment fissure-t-on l’intact, le banquier cambrioleur qui parvient à conserver un électorat social-démocrate avec une politique de droite ?

On y arrive avec des sacrifices, des renoncements, des frustrations. Avec un sens des responsabilités qui nous honore. Avec ce qui fait la gauche : le don de soi, l’empathie, la solidarité. On y arrive en pensant aux migrants, au Vivant, aux affamés et aux oubliés, à tout ce qui continuera de mourir, à tous ceux qui ne trouveront plus le sourire, parce qu’on aura voulu y aller seul, alors qu’on est la gauche, et qu’à gauche, on partage, on mutualise, voire même, on met en commun.

En commun c’est bien, mais qui y va ? On attend de voir qui craque ? Qui peut se permettre de ne pas rembourser sa campagne ? Ou perdre des sièges au Parlement ? Non, la loi du plus fort, c’est bon pour la droite. Nous on s’inspire de la Nature, on collabore : on propose, on tâtonne, on envisage, mais surtout, on ne renonce jamais, à s’unir, à gagner, non, à faire gagner, ce qu’on a en commun, parce que c’est beau, c’est juste, quitte à renoncer à ce qui nous sépare, parce que ce n’est rien, vraiment rien, à côté de ce qu’ils nous prendront, les égoïstes et les intolérants, si on les laisse profiter de notre division.

J’ai lu le programme vert, le rose, le rouge, le violet, et chacun m’a fait pleurer, parce que chacun m’a fait rêver. S’il-vous-plait, donnez-nous un avenir arc-en-ciel.