Insoumis, invaincu, intact ?
Ou l’interdiction de renoncer à la justice sociale et écologique
Dimanche 10 avril 2022 : avec
19% contre 18,5%, læ candidatė de la gauche unie parvient
in-extremis au second tour devant E. Macron. Cette union inespérée a permis de
reconquérir une part suffisante de l’électorat progressiste jusque-là résigné à
voter une seconde fois pour le candidat libéral. De l’autre côté de
l’échiquier, E. Zemmour n’est pas parvenu à obtenir 500 signatures, permettant
à M. Le Pen de prendre la tête avec 23%.
Dimanche 24 avril 2022 : Sans
consigne de vote de V. Pécresse, l’électorat conservateur se divise entre le
front républicain et celui national. Malgré tout, avec 57% des votes, la gauche
reprend l’Elysée ! Les bases d’une convention citoyenne sont posées pour
ouvrir la voie d’un renouveau démocratique au sein d’une VIème République, tandis
qu’une refonte de la fiscalité plus progressive permet de financer des mesures
fortes pour la santé, l’éducation, la transition écologique…
Comment y arrive-t-on ? Comment
cède-t-on au compromis, aux demi-mesures, pour s’accorder avec les autres facettes
de son camp politique ? Comment renonce-t-on à une chance de porter au
pouvoir ses convictions profondes, son programme salvateur, quand on est l’insoumis,
presque élu à la fonction suprême cinq ans auparavant, héraut de l’opposition populaire
à l’Assemblée Nationale depuis ? Quand on est l’invaincu, jamais défait en
son nom lors d’une élection, grand gagnant des européennes, des municipales,
défenseur du défi du siècle ? Comment fissure-t-on l’intact, le banquier
cambrioleur qui parvient à conserver un électorat social-démocrate avec une
politique de droite ?
On y arrive avec des sacrifices, des
renoncements, des frustrations. Avec un sens des responsabilités qui nous
honore. Avec ce qui fait la gauche : le don de soi, l’empathie, la
solidarité. On y arrive en pensant aux migrants, au Vivant, aux affamés et aux oubliés,
à tout ce qui continuera de mourir, à tous ceux qui ne trouveront plus le sourire,
parce qu’on aura voulu y aller seul, alors qu’on est la gauche, et qu’à gauche,
on partage, on mutualise, voire même, on met en commun.
En commun c’est bien, mais qui y
va ? On attend de voir qui craque ? Qui peut se permettre de ne pas
rembourser sa campagne ? Ou perdre des sièges au Parlement ? Non, la
loi du plus fort, c’est bon pour la droite. Nous on s’inspire de la Nature, on
collabore : on propose, on tâtonne, on envisage, mais surtout, on ne renonce
jamais, à s’unir, à gagner, non, à faire gagner, ce qu’on a en commun, parce
que c’est beau, c’est juste, quitte à renoncer à ce qui nous sépare, parce que
ce n’est rien, vraiment rien, à côté de ce qu’ils nous prendront, les égoïstes
et les intolérants, si on les laisse profiter de notre division.
J’ai lu le programme vert, le
rose, le rouge, le violet, et chacun m’a fait pleurer, parce que chacun m’a fait
rêver. S’il-vous-plait, donnez-nous un avenir arc-en-ciel.
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