mardi 25 septembre 2018


Incendies

2010 - Denis Villeneuve



Ce film est remarquable à bien des égards : parce qu’il nous fait découvrir une autre facette des réalisations de Villeneuve ; qu’il est adapté d’une pièce à succès de Wajdi Mouawad que peu doivent connaître ; qu’en ne citant pas le pays d’origine des protagonistes (bien qu’on le devine), il acquière un caractère universel terrifiant ; qu’il équilibre une noirceur profonde avec des personnalités d’une détermination rayonnante. Avouons-le, il est affreux : le tissu d’horreurs guerrières n’était pas suffisant, il a fallu le tricoter en une trame tellement malsaine qu’elle en devient jouissive. Le duo de la sœur et du frère Marwan joue également beaucoup dans la qualité immersive de l’œuvre, en présentant deux réactions opposées et également crédibles, nous fournissant deux fenêtres pour appréhender la réalité du dehors. 
Le choix chronologique est en revanche assez déboussolant : peut-être n’étais-je pas assez attentif, je suis revenu sur plusieurs passages après une minute du passé de Nawal en pensant suivre Jeanne, ou l’inverse. Mais peut-être faut-il justement lâcher la boussole pour lever les yeux vers ces étoiles que tout le monde partage mais personne ne voit dans le même sens ? Incendies a en tout cas des choses à dire sur les religions. Sur l’importance de se souvenir d’où l’on vient, aussi, sur la nature humaine, et son esprit torturé…

« Un plus un, ça peux-tu faire un ? »


Scénario : Denis Villeneuve (d'après l'oeuvre de Wajdi Mouawad)
Musique : Grégoire Hetzel
Photographie : André Turpin

mardi 30 janvier 2018

Idées reçues sur le féminisme

Benjamin Sharpe

Les réponses apportées ici sont des opinions personnelles relatives à la conception que l’auteur a du féminisme, et ne prétend pas à apporter de vérité générale. Le féminisme, comme tout mouvement militant, est un agglomérat hétérogène d’opinions, de volontés et d’origines.


On ne peut plus faire d’humour FAUX

A une époque l’humour consistait à se colorier le visage en noir et gesticuler sur une place publique pour se moquer des personnes de couleur. Aujourd’hui le blackface est globalement considéré comme raciste. En revanche on peut citer nombre d’humoristes reconnus sans pour autant faire de blagues racistes ou sexistes. Cela demande simplement l’effort de se remettre en question et de recycler son répertoire. Après tout la comédie est un exercice créatif.

Le politiquement correct va nous transformer en clones PAS SI SIMPLE

Tout d’abord questionner l’origine de nos jugements est un bon exercice d’introspection qui conduit à la tolérance et au respect d’autrui. Ensuite le féminisme n’interdit ni n’oblige à rien. Il a en revanche conscience de l’impact que peuvent avoir les mots sur l’éducation et la construction de soi, et sait par exemple que l’objectivisation du corps des femmes dans les médias, l’école, la famille, les cercles d’amitié peut influencer la perception que les individus peuvent en avoir. Le féminisme prône donc la vigilance dans ces contextes. De plus en cherchant à libérer la parole des femmes par leur plein accès à des postes créatifs, dirigeants, inspirants, le féminisme va au contraire éveiller une nouvelle diversité de pensée.

Le féminisme veut la supériorité des femmes, pas l’égalité, on devrait parler d’humanisme FAUX

L’humanisme est une philosophie qui place l'être humain et les valeurs humaines au-dessus des autres valeurs. C’est peut-être de cette étymologie que vient la confusion sur le mot féminisme. Or le féminisme est défini comme un mouvement militant pour l'amélioration et l'extension du rôle et des droits des femmes dans la société. Il se focalise sur l’écart qui existe encore entre les droits des femmes et ceux des hommes. Il se trouve que cet écart est majoritairement négatif, lutter contre implique donc bien d’améliorer et d’étendre ces droits.

Les hommes aussi ont leurs problèmes PAS SI SIMPLE

Tout individu rencontre des difficultés dans sa vie, qu’il est normal de vouloir affronter. Le féminisme se focalise sur un lot de difficultés que rencontrent des femmes de par leur simple nature biologique. Il ne discrédite pas pour autant les autres, mais comprend qu’une lutte générale peut être menée contre les causes d’écarts de droits des femmes. Les hommes ont également des difficultés liées à leur sexe, et les féministes accueilleraient avec plaisir un masculinisme qui lutterait pour le droit à un congé paternel égal à celui maternel, le droit de se maquiller ou de porter une robe.

Toutes les femmes ne sont pas féministes, certaines sont même contre VRAI

Certaines femmes n’ont pas expérimenté de difficultés liées à leur sexe ou ne les ont pas analysées comme tel. D’autres considèrent que ces difficultés doivent s’affronter individuellement et ne devraient pas être généralisées. Le féminisme ne lutte pas pour ces femmes, il lutte pour celles qui ont expérimenté des difficultés liées à leur sexe et considèrent qu’il s’agit d’une lutte commune. Le travers du féminisme est que ses actions se répercutent sur toutes les femmes, de la même manière que la lutte contre la ségrégation se répercute sur toutes les personnes de couleur. Malheureusement pour obtenir de nouveaux droits généraux, il est nécessaire de mener une lutte générale contre les causes générales de ces écarts de droits.

Les féministes pensent que tous les hommes sont des violeurs FAUX

En revanche lors d’une étude du docteur en psychologie et en criminologie Massil Benbouriche sur un échantillon de 150 hommes âgés de 21 à 35 ans, tous équilibrés mentalement et déclarant n'avoir jamais commis d'agression sexuelle, 30% des interrogés se sont dits prêts à violer une femme s'ils étaient sûrs qu'il n'y aurait aucune poursuite judiciaire. La cause de cela est la culture du viol, que le féminisme combat. Si tous les hommes ne sont pas des violeurs, tous devraient se demander s’ils pourraient le devenir et pourquoi. Dire que c’est les autres et pas moi, c’est refuser de se remettre en question.

Le féminisme n’a plus lieu d’être aujourd’hui FAUX

Si des combats fondamentaux ont déjà été remportés dans certaines régions du monde : droit de vote, à l’indépendance financière, à l’avortement, on est loin d’avoir fini. Les Etats-Etats reviennent sur l’ivg, l’égalité salariale n’est encore atteinte nulle part, les carrières fulgurantes et postes dirigeants ou créatifs encore très masculins. Et la lutte majeure de cette génération est celle de l’image : en finir avec l’objectivisation des femmes dans les médias, berceau de la culture du viol encore trop ancrée, donner plus de responsabilités au travail et moins à la maison. Même les femmes sceptiques ou critiques envers le féminisme reconnaissent le fardeau de la charge mentale ou les difficultés professionnelles supplémentaires.

Le féminisme tue le romantisme et la sexualité spontanées FAUX

En fait non. Mais si vous confondez séduction et harcèlement, cela explique peut-être vos difficultés. Et si dans votre tête ça marche, alors vous êtes nocif et avez raison de vous inquiéter de l’évolution des mentalités. Malgré le bruit qu’elles font, les femmes séduites par le harcèlement sont assez rares, et celles qui connaissent la différence en ont marre.

Pour aller plus loin

Le Monde - Michelle Perrot : « L’absence de solidarité des femmes signataires de cette tribune me sidère »
Dans un entretien, l’historienne réagit à la tribune critique vis-à-vis de #metoo publiée dans « Le Monde » le 9 janvier.

Le Monde - Blandine Grosjean : « De la résignation au consentement, le problème de la « zone grise » entourant les rapports sexuels »
Dans un texte écrit à la première personne, la journaliste raconte comment beaucoup de femmes ont pris conscience de la « zone grise » qui existe entre le consentement et le viol.

Les perles du mansplaining

« Forcément en parlant à des femmes on voit les problèmes de femmes, tu as parlé à combien d’hommes de leurs problèmes ?
Moi une fois je raccompagnais une femme chez elle, et elle m’a demandé si je voulais monter, avec des intentions claires... Je ne m’y attendais pas du tout, et je ne voulais pas, cela m’a beaucoup dérangé. »

« Tout ce que tu décris ce sont des cas particuliers, il faut arrêter de dire que c’est un problème des hommes. »



dimanche 1 octobre 2017

Miss Sloane

2017 - John Madden




Ce film est précieux, presque exclusivement composé de dialogues d’une grande qualité, auxquels des actrices et acteurs talentueux donnent vie. Le scénario est à l’image de ses personnages : d’une intelligence redoutable. Comparable à la série House of Cards, il gravite autour de l’impitoyable et très charismatique miss Sloane, interprétée par Jessica Chastain. Mais à la différence du rôle prédateur de Kevin Spacey, elle justifie son jeu par des intentions louables dont la crédibilité est étayée à mi mots. D’une manière générale il faut se concentrer pour suivre : les échanges techniques vont vite, les sous-entendus sont réguliers. Et alors que la saga Netflix a choisi un décor politique pour mieux illustrer l’inconsistance de celle-ci, Miss Sloane en est le reflet : le lobbying est une affaire d’argent soumise aux fondements de la vie politique. Si bien que cette activité, si peu représentée et généralement méprisée, apparait certes déshumanisée, et pourtant presque innocentée par la pourriture du pouvoir qu’elle alimente et dont elle se nourrit. Enfin Miss Sloane esquive tout stéréotype de genre avec un casting d’une mixité exemplaire. Remarquable.

Scénario : Jonathan Perera
Musique : Max Ritcher
Photographie : Sebastian Blenkov

mardi 15 août 2017

A kingdom of conscience

August 2017


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Kingdom of Heaven is a 2005 movie directed and produced by Ridley Scott. It takes place during a 12th century Crusade, with Jerusalem occupied by Christians and Muslims led by sultan Salahuddin claiming it back. The main character, played by Orlando Bloom, is a French village blacksmith seeking redemption for the soul of his wife who killed herself. He thus follows his father, a great knight, to the Holy Land, “kingdom of conscience”, where anything can be achieved.

Kid, I used to love it, as it is an epic historical and adventure film, and also because I identified more easily with the blacksmith, Balian, than with most movie heroes. He is no strong and brave warrior, simply a man with skills and weaknesses, and more importantly, principles. Looking back on it, principles are all what this film is about.

First, it depicts the Crusades with great open-mindedness, thus criticism. Fortunately, one would say. It portraits men of power driven into madness by greed, and taking thousands with them into the horror of war. That part I find really interesting: war appears as nothing more than a stupid game, that smart rulers always try to avoid. Under the governance of Baldwin IV and Salahuddin, all beliefs are welcomed and respected.

“There’ll be a day when you will wish you 
had done a little evil to do a greater good”

It also raises a philosophical question: the one of utilitarianism. Should we engage in acts for the maximum good of the maximum of people, no matter the means? This is a type of consequentialism, the theory according to which an issue is morally judged upon its outcome. That is the way most people think. At some point Balian is given a utilitarian choice. The princess Sibylla, who holds power, is married to the main antagonist, Guy de Lusignan, an anti-Muslim wishing for war. To avoid this, Balian should agree to Guy’s assassination. He does not, even though he is well aware of the man’s monstrous intentions, and that they hate each other. When asked why, he has this beautiful answer: “it is a kingdom of conscience, or nothing”. He believes that whatever good may be a situation, it is worth nothing if based on an evil act. So do I. We will not build a better world if we accept to build it with blood. If we accept to surrender our principles.

“God will understand, my lord. 
And if he doesn’t, then he is not 
God, and we need not worry.”

The question of religion and belief is central to the movie, and even though men of God are mostly depicted as fanatics or vicious persons, some rightful characters are also driven by their faith. I don’t see this as an atheistic movie. It respects and values different beliefs, but has a lot to say about religions. “You’ve taught me a lot about religion, Your Eminence” says Balian to a hypocritical priest. Religion is used to move armies, it is what gives meaning to all of it. It is the reason why people unite. And when religion fails, something else is required, a sense of honour, being a knight, for instance. Jerusalem is a pile of rocks, Balian understands it and fights for the people living inside the city. But Jerusalem is also a symbol. It is the last human desire, the last step of Maslow’s pyramid of needs: transcendence. Because, as Balian says, the kingdom of conscience is in our mind and heart, and that can never be surrendered.

What is Jerusalem worth?
Nothing. Everything.

samedi 22 juillet 2017

These final hours

2015 - Zak Hilditch





J’ai déjà versé une larme devant plus d’un film. Mais éclater en sanglots, c’est la première fois. Dernière scène, le générique, je commence à réfléchir, je me projette, et la vision est intolérable. These final hours est d’une puissance émotionnelle rare. Comment les gens réagissent sachant vivre leurs dernières heures ? La réponse est multiple, souvent terrible, parfois sublime. Beaucoup de protagonistes pour autant de réactions, mais surtout un duo de personnages, perdus. Une jeune fille qui perd son père, un homme le sens à donner à son existence. En la sauvant, il se retrouve. L’ambiance générale est sombre, malsaine, le désespoir omniprésent. On s’accroche à chaque lueur, jusqu’à en suffoquer. La mise en scène développe finement l’atmosphère d’apocalypse, le jeu est convaincant, c’est surtout incroyable de voir une telle évolution dans un contexte aussi contraint. La force de ces dernières heures réside dans le fait de savoir l’histoire sans issue. Il ne reste rien, aucun objectif, aucun espoir, aucune raison de se battre. Tout ce qui demeure est un ensemble d’individus seuls avec leur conscience. C’est une vision dure, mais je ne peux que vous inciter à la contempler. 

Scénario : Zak Hilditch
Musique : Cornel Wilczek
Photographie : Bonnie Elliott

dimanche 16 avril 2017

An illustrated essay on Transhumanism

April 2017




“Happiness is never grand.” states a Controller in Huxley’s Brave New World, written in 1931 and depicting a future in which humanity finally experiences true social order, as all humans are clones conditioned to accomplish one specific type of tasks and to be always happy. Mankind has eventually fulfilled its ultimate purpose: happiness. For millennia, it has tried to reach this state, relying on philosophy, culture, science. For the first time in 1776, it even became the foundation of a free nation: « the pursuit of Happiness » is an « unalienable Right ». The pursuit. The path, not the destination. That is what defines mankind: ambitions, a will to go beyond, and push any limits. Create works of art, reach the stars, understand life. This is the never-ending evolution of humanity.

This, indeed, is the paradox of transhumanism. If we follow our nature until we reach what we seek, we will lose our very nature. Once we’re happy, we have no reason to go on. Worse, more progress would threaten this achievement. In Brave New World, the social order is unshakable, people have no reason to get upset, angry, eager, because they can have at all time whatever they wish: products (such as the pain-relieving, mind-soothing “soma”), sexual partners, adrenaline... But before going further, let’s take a moment to explain what Transhumanism is, because happiness is just one of its goals. It is actually a lot more than what this eighty-six year old book describes.



Transhumanism is about using technologies to revolutionise what it means to be human. On the one hand, by improving our body (that includes our brain), on the other hand to go beyond our body, to make one with technology, our mind being partially or totally digitalised. Transhumanists believe that technology, like biology, is an evolutionary process. And today, our biology has become a limiting factor. We are « shackled by our Primitive Darwinian brain », explains the British Institute of Posthuman Studies, and it is time to move forward. The Institute focuses on three improvements, namely super longevity, intelligence, and happiness. Back on tracks.

In BNW, people assume they have the best life imaginable, because they’re never unhappy. But they live to live, with no passion, nothing gets out of it. They have come back to a survival state, simply without dangers. They don’t have to adapt anymore. Mankind goes round in circles, people live and die, but it creates nothing. It evolves no more. Whatever, could we argue, individuals are all that matters, and they’re satisfied with their lives. But what life? Emotions define our personality, we do not exist without them. I do not feel; therefore I am not. So much for super happiness? Surely, we could manage with a little less anxiety. But as John: “I’m claiming the right to be unhappy.”




What about our body, then? Among other awesome improvements, let’s mention replaceable prostheses to allow the blind to see (They already exist for deaf people who can now hear!), the suppression of neurological disorders, access to knowledge at any time, increased strength and emotions (including fully immersive VR!) or the capability of remaining healthy for as long as we want. Not eternally, don’t get me wrong, but live plainly up until we chose to leave serenely. Why shouldn’t we? Issues of social inequalities are raised in two movies: Andrew Niccol’s Gattaca, and Neill Blomkamp’s Elysium. Who would own the tech? And what about those who do not wish to follow? In Gattaca, children are conceived through genetic engineering and tampering “to ensure they possess the best hereditary traits of their parents” (check out this Centre for Neuroscience & Society’s page: Neuroethics in film and litterature).

This obviously leads to genetic discrimination. But then, the Internet access also led to discrimination in recruitment. We now believe that this same Internet access could reduce inequalities in developing countries. Evolution needs time. Well, assuming that people won’t reject it. Except that some already do, the so-called bio-conservatives. According to them, “there is a substantive human nature which exists independently of its cultural determinations”. They claim that the self should remain a “private, individual, dignified being”, consciousness a mystery. In other words, let’s not kill romanticism! I agree, but we didn’t —while science skyrockets, we still write and read poetry— so why would we? Only when romanticism gets in the way of science, it gives us the Classical elements and the medicine of Humourism. Pretty, but I’m glad we overcame it. Knowing that love is chemistry doesn’t make me less of a lover. Science doesn’t kill magic; it is rather becoming magic.




The other objective is to simply get rid of our body, to go beyond it. But would it be a transfer, or merely a copy, like in the Soma video-game (edited by Frictional Games)? And how accurate? Would we be fully ourselves? This last question, among many others, is addressed in Wally Pfister’s movie Transcendence, where the mind of a dead scientist has been uploaded onto an all-powerful digital system and controls connected humans in order to save the world. Transhumanists generally believe consciousness is pure electrochemistry, thus we will undoubtedly be able to upload it. Will this affect us in any way? How will we experience the world, with which sensors? What about hormones? Because they play a crucial part in our feelings. More importantly, would we still interact with the “real” world or live in a new, digital reality? This can seem far-fetched, but think about it: for some, our personality is already partly digital. Our existence online, on social networks especially, also defines who we are. Imagine what wonderland awaits us, worlds we can build from the ground, in which we would stand as gods, limitless. Except if it turns out to be like The Matrix...

Eventually, this issue merges with the second inevitable outcome of growing technology: artificial intelligence (Chappie, again by Neill Blomkamp). A tremendous number of movies deal with the single IA issue, the best two, in my view, being Her (by Spike Jonze) and Ex Machina (Alex Garland). And to be honest, this is as thrilling as it is frightening. And completing transhumanism before fully sentient computers may be the only way to survival.




It’s on its way, fellows, we’re already transhumanists. Already in “a future where our true reflection is only revealed once the screen goes… dark” (powerful Black Mirror trailer!). But hey, I’m an optimistic after all, not ending on this! Now, go to the rhapsodising YouTube Channel Shots of Awe! Listen to what Jason Silva has to say (is this guy taking drugs?): “We spilled over out of our minds. This is our triumph. This is what it means to be human”.

We’re going to witness within a life-time span the next step of evolution and I’m personally looking forward to this. We simply must never forget that it is not coming without dangers. Now (carefully) embrace the future!

lundi 27 mars 2017





Je vis de mots et de leur beauté, et j'ai besoin de le partager. 
J'ai besoin de croire que ce monde des mots existe, ce monde des images et des valeurs, ce royaume de la conscience, qu'il est bien là et que je ne suis pas seul dedans.