Portrait de la jeune fille en feu
2019 - Céline Sciamma
Cette œuvre est sublime : poétique, romantique, féministe. Plus que cela, c’est une ode à la vie. En sortant du couvent pour être mariée à la place de sa sœur décédée, Héloïse ne connait comme seuls plaisirs que les lectures et chants religieux. Sa première escapade en plein air, le simple fait de courir, est déjà une libération. Aussi la relation qui se développe avec Marianne, venue la peindre contre sa volonté, se révèle être un parcours initiatique, dont on savoure chaque nouvelle découverte avec elle. A l’exception de quelques figurants, le casting ne compte que quatre femmes, qui livrent un jeu d’émotions remarquable, d’autant plus que le film fait l’impasse sur le catalyseur émotionnel qu’est la musique. La bande originale, bien qu’elle se limite à un chant et un concerto, ne laisse pas indifférent : elle magnifie deux passages bouleversants du récit. Avec de surcroît une narration linéaire et aussi peu de décors que de personnages, Céline Sciamma fait le choix d’une réalisation sobre, privilégiant des thèmes forts et un traitement sentimental riche. Au-delà d’une illustration de la situation des femmes de l’époque, qu’elles soient artistes, aristocrates ou servantes, on y questionne subtilement les conventions artistiques et sociales. Surtout, l’amour qu’interprètent Noémie Merlant et Adèle Haenel est d’une beauté enivrante. Ce film est précieux.
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