En finir avec les extrêmes ?
25 septembre 2022
Une idéologie est par définition
extrême, car il s'agit d'un ensemble d'idées abstraites, c’est-à-dire déconnectées
du réel, donc de la nécessité de compromis. Dans une communauté, il peut
exister plusieurs idéologies prépondérantes, mais une seule dominante. Naturellement,
lorsqu’une idéologie domine, les autres ne peuvent exister que dans les
interstices, et il est aisé de les caractériser comme extrêmes, puisqu'elles
sont en rupture avec celle considérée comme normale.
En France depuis 40 ans,
l'alternance politique entre gauche socialiste et droite républicaine a
contribué à marginaliser ces autres idéologies, puisqu'elles relèvent de la
même : le libéralisme. Pourtant cette idéologie est aujourd'hui sur le
déclin, de par ses effets néfastes de plus en plus notables tels que
l'accroissement de la précarité ou la destruction du Vivant. D'autres
idéologies reviennent donc en force : le nationalisme, qualifié
d'extrême-droite, et l'altruisme, qualifié d'extrême-gauche (pour une analyse
de l’altruisme comme idéologie de gauche, voir cet article).
Le terme d’extrême est utilisé dans le débat politique comme un épouvantail, visant à disqualifier des idéologies. Pourtant les systèmes d’opinions sont bien trop variés pour se contenter de les visualiser sur un axe. Il faudrait une matrice d’une dizaine de dimensions au moins pour se faire une réelle idée de la complexité des opinions, ne serait-ce qu’en France. Même en passant d’une à deux, comme sur le schéma ci-dessous, on voit bien que les notions d’extrêmes, ou même de centre, sont très subjectives. Le libéralisme est au centre de l’échiquier politique pour la même raison que l’Europe est au centre de nos cartes du monde : parce qu’ils sont tracés par ceux qui dominent.
Le vrai débat ne devrait pas être de savoir qui est extrême et qui est modéré, mais quels sont les bénéfices et risques de chaque idéologie. La très faible majorité obtenue par le candidat libéral en 2022 montre bien que le Libéralisme n’arrive plus suffisamment à nous convaincre que ses avantages surpassent ses inconvénients. Le Nationalisme, par le rejet des autres qu’il induit, ne me semble pas être une alternative compatible avec l’Etat de droit. Peut-être serait-il temps de laisser sa chance à l’Altruisme ?
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