Pourquoi la ou le meneur doit permettre de concilier vie personnelle, professionnelle et citoyenne
Décembre 2017
Angle d’approche et objectifs
Cet essai se concentre sur la place du management dans l’éthique professionnelle, et en particulier le rôle et le devoir éthique d’une ou un meneur au sein d’une entreprise, c’est-à-dire d’une personne responsable d’une équipe comme d’une structure. L’objectif est de déterminer les points essentiels sur lesquels la ou le meneur peut agir pour améliorer les vies des individus dont il a la charge. Plus précisément, on va considérer l’individu comme une association de trois vies : personnelle, professionnelle et citoyenne, et on va montrer comment la conciliation de ces trois vies permet d’accroître le bien-être de l’individu, et comment y parvenir. Cet essai sera étayé par des réflexions sociales d’actualité et des références de formes variées.
Résumé
Cet essai se décline en trois chapitres,
eux-mêmes partagés en trois paragraphes. Après une introduction précisant ce
que nous entendons par vies personnelle, professionnelle et citoyenne, nous
détaillerons tout d’abord la place de la vie personnelle au travail, en particulier
le respect du temps privé, la tolérance envers les divers modèles familiaux, et
l’égalité des sexes. Nous traiterons ensuite de la vie citoyenne au travail, ou
comment l’entreprise doit devenir un espace citoyen où l’individu peut
concrétiser ses valeurs, s’engager et être écouté. Dans un troisième temps nous
discuterons du bien-être au travail comme objectif d’un management éthique, à
travers la gestion des ressources humaines et des conditions de travail, pour
finir sur l’importance de la confiance dans le management.
Références bibliographiques et
numériques
Yvan
Barel. Faut-il sacrifier sa vie
personnelle et celle de ses collaborateurs ? Le cas de la grande distribution.
Humanisme et entreprise, 2008/5 (n°290)
https://www.cairn.info/revue-humanisme-et-entreprise-2008-5-page-1.htm
Thomas
Larrède. Pour une politique RH plus
LGBT-friendly. Parlonsrh.com, 2014
https://www.parlonsrh.com/politique-rh-lgbt-friendly/
Emma.
Fallait demander. Un autre regard 2,
2017
https://emmaclit.com/2017/05/09/repartition-des-taches-hommes-femmes/
CRDLA
Environnement. Management
intergénérationnel. Atelier prospectif, 2014
http://crdlae.org/IMG/pdf/Management_intergenerationnel.pdf
Simon Sinek. Why good leaders make you feel safe. TED Talks, 2014
https://www.ted.com/talks/simon_sinek_why_good_leaders_make_you_feel_safe/up-next
Korn
Ferry Hay Group. L’engagement des
salariés français. Baromètre, 2015
StepStone.
Le bonheur au travail. Enquête, 2012
Introduction : les trois vies d’un individu
Nous avons trois vies. Celle
professionnelle et celle personnelle se chevauchent partiellement (téléphone
pro à la maison, perso au bureau) ou largement (carriérisme au détriment d’une
famille, entreprise familiale). La distinction entre les deux n’existe que
depuis que nous travaillons pour une communauté. Elle n’a de sens qu’en société
lorsque les individus lui sont dévoués. De manière générale la vie personnelle
est celle qui n’affecte que nos proches, les personnes avec qui nous partageons
un lien émotionnel, tandis que les effets de la vie professionnelle s’étendent
au-delà, elle est nécessaire au fonctionnement d’un groupe. La vie personnelle
se justifie par elle-même, aimer et être aimé, suivre ses émotions, protéger et
demander de l’aide. Elle peut aussi donner un sens à la vie
professionnelle : travailler pour pouvoir voyager, acheter un meilleur
logement. La troisième vie, elle, donne du sens au groupe. C’est la vie
citoyenne.
Le civisme est l’expression de nos
valeurs. On l’assimile aujourd’hui généralement à la politique, et pour une
raison pas si obscure, on s’en désintéresse. Alors que dans la Grèce antique
par exemple les citoyens s’impliquaient massivement dans la vie de la cité,
l’apparition des premiers tyrans s’accompagne d’un transfert d’intérêt :
on s’intéresse plutôt à la culture, à amasser du patrimoine, et on laisse les
rênes du pouvoir à une, ou une poignée de personnes. Mais le civisme ne se
limite pas à cela : c’est s’impliquer dans une association, se reconnaitre
dans les valeurs de son entreprise.
Cette mise en contexte me semble
nécessaire car ces vies sont tout ce qui compte pour un individu. Et si une ou
un meneur, d’une équipe comme d’une entreprise, souhaite appliquer l’éthique,
c’est-à-dire un ensemble de normes morales guidant sa conduite, à son
management, alors à mon sens sa priorité doit être de permettre à ses collègues
de vivre pleinement.
1) Vie personnelle au travail
L’éthique d’un management passe avant
tout par la reconnaissance d’une vie en-dehors du statut professionnel et le
respect de celle-ci. Je vais ici me focaliser sur trois points actuels et
essentiels : l’investissement en-dehors des heures de travail attendu par
les managers ; l’existence de divers modèles familiaux et la lutte contre
les éventuelles discriminations à leur encontre sur le lieu de travail ; la
répartition entre vie familiale et professionnelle encore inéquitable en
fonction du sexe.
a)
Le
respect du temps privé
A une certaine rigidité dans les
horaires ou les congés observée dans des milieux comme la grande distribution
se superpose aujourd’hui une attente d’implication en dehors des heures de
présence contractuelles, en particulier pour les cadres dans des domaines comme
l’informatique. La première porte atteinte à la flexibilité nécessaire pour
conduire convenablement sa vie familiale, en particulier lors de circonstances
exceptionnelles (enfant malade, évènement ponctuel). De même cette rigidité interdit
les horaires personnalisables qui pourraient permettre de limiter les temps de
déplacement quotidiens. L’application de règles immuables peut induire chez les
collaboratrices et collaborateurs de la frustration, une démotivation et une
perte de confiance en la ou le manager. La seconde peut nuire complètement à la
vie privée, en effaçant sa distinction avec le travail au détriment de la
famille et de temps de repos indispensables à une vie saine. Une enquête
réalisée par StepStone en 2012 auprès de 13 600 personnes de sept pays
d’Europe révèle que, pour 58%, la vie professionnelle a des impacts
essentiellement négatifs sur la vie privée, et pas d’impact pour seulement 15%.
La ou le manager doit veiller à ne pas
considérer comme acquis le travail supplémentaire que ses collègues peuvent se
sentir obligés de fournir, que ce soit en soirée, weekend ou pendant des
congés. Si certaines personnes font librement le choix de les fournir, par goût
du travail, volonté de s’investir ou s’occuper, d’autres peuvent se sentir
contraintes à différents niveaux et il est impératif de les identifier. Ces
personnes doivent être informées de leur droit à la déconnexion, et se sentir à
l’aise de le faire valoir auprès de leur manager. De même les managers doivent
prendre conscience que cette déconnexion n’est pas un manque d’investissement.
Au contraire, un individu pour qui les limites sont claires se sentira plus en
confiance, respecté, et s’investira en conséquence.
b)
Le
respect des diversités familiales
Le second point de vigilance concernant
la vie personnelle au travail est la place de la vie familiale et les
discriminations qui peuvent en découler. En particulier en France, en 2016,
entre un et deux millions de personnes LGBT cachaient encore leur orientation
ou identité sexuelle au travail, soit plus de la moitié. Cela signifie par
exemple que ces personnes doivent fournir un effort quotidien pour ne rien
révéler de leur vie familiale, en n’évoquant pas leur weekend ou en
l’inventant. On comprend que beaucoup évitent alors tout contexte de discussion
banale tel un déjeuner ou un café entre collègues. Pour les personnes qui
prennent le risque de se révéler, beaucoup témoignent de discriminations à
l’embauche, à l’avancement, de harcèlement et de licenciements injustifiés. Ces
difficultés peuvent également être expérimentées dans le cas d’une personne
malade ou handicapée dans la famille, ou d’autres sources de discriminations.
Une ou un manager éthique ne peut
ignorer ces difficultés et doit à la fois y être attentif et adopter une
démarche active : se présenter comme interlocuteur de confiance, mettre en
place des actions et une ambiance de travail inclusive, et sanctionner les
discriminations.
c)
L’égalité
des sexes
Enfin concilier vie personnelle et
professionnelle est aujourd’hui encore, du fait de la loi et de la culture française,
plus complexe pour une femme qu’un homme. En effet lorsqu’une femme accouche
son entreprise a interdiction de l’employer pour huit semaines, tandis que son
conjoint (ou sa conjointe) a droit à un congé d’au plus onze jours. A
candidatures équivalentes, une entreprise va donc avoir tendance à privilégier
l’embauche ou l’avancement d’un homme. Si la correction à cela relève de
l’ordre politique et légal, la ou le manager peut et doit néanmoins atténuer
cette inégalité de deux manières.
Premièrement une fois le congé
obligatoire passé, un parent femme ou homme a le droit à un congé parental
d’éducation, maximisé si partagé au sein du couple. Aussi, il est nécessaire
d’encourager les hommes à avoir recourt à ce congé : ceci atténuera la
source de discrimination, tout en impliquant plus les hommes dans leur rôle
familial et en allégeant la charge mentale qui pèse sur les femmes.
D’autre part, de toute évidence la ou le
manager doit éviter toute discrimination, que ce soit dans ses propres
décisions ou celles de ses collègues. Il doit privilégier le bien social et les
bénéfices à long terme d’une société égalitaire plutôt que la rentabilité à
moyen terme.
Voyons maintenant pourquoi ce bien social doit être considéré dans le management éthique.
2) Citoyenneté au travail
Il est ici question d’une citoyenneté au
sens large, en particulier la possibilité de concrétiser ses valeurs au
quotidien, de s’engager et d’être écouté dans la prise de décisions, et d’être
ouvert aux réalités sociales actuelles. On va ainsi voir en quoi les managers
peuvent faire de leur entreprise un espace citoyen.
a)
L’entreprise :
lieu de sens
Un atelier prospectif des Premières
Rencontres des richesses humaines et associatives portant sur le management
intergénérationnel a déterminé les caractéristiques et attentes de quatre
grandes générations qui coexistent aujourd’hui sur le marché du travail :
les traditionnalistes (nés avant 1945), les baby-boomers, les générations X et
Y. Cette dernière se caractérise essentiellement par un besoin d’équilibre
entre vie privée et professionnelle (ce qui conforte notre point précédent) et
une quête de sens, le besoin de comprendre le sens de leur travail. La
rémunération ou les responsabilités ne sont plus les priorités de ces nouvelles
et nouveaux travailleurs ; ils recherchent plutôt une adéquation de leurs
valeurs avec leur poste et les valeurs de leur entreprise. Pour certains il
s’agit de valeurs telles que l’ambition, la liberté d’entreprendre, pour
d’autres ce sont des préoccupations environnementales ou sociales.
Quelles que soient ces valeurs, savoir
qu’elles nous attendent au travail procure l’enthousiasme pour s’y rendre et y
performer. Elles peuvent y être présentes dans nos missions, celles de notre
poste ou de notre équipe, dans le management et les ressources humaines. Elles
peuvent définir l’identité interne de l’entreprise exprimée lors de
rassemblements, comme celle externe communiquée par le marketing. Nombre
d’employés expriment leur fierté d’appartenance à un groupe en partageant son
contenu promotionnel. Une ou un meneur éthique se doit alors de transmettre ce
sens et ces valeurs à ses collègues, pour leur permettre de s’épanouir, de travailler
avec une motivation intrinsèque.
b)
L’entreprise :
lieu d’engagement
La génération Y a également des attentes
en termes de management : elle a besoin d’écoute, de respect, de
travailler sur un mode collaboratif plutôt que hiérarchique. Le management pyramidal
n’a plus lieu d’être, il doit aujourd’hui être ascendant, pour que chaque
individu se sente impliqué, que ses idées et ses attentes soient entendues et
reconnues. En plus de permettre une amélioration continue des méthodes et
objectifs de l’entreprise grâce à une attention particulière aux réalités du
terrain, des individus qui se sentent plus impliqués seront également plus
engagés. Cette méthode de management a été formalisée au Japon sous le nom de
méthode Kaizen, qui se traduit par « amélioration continue », et
repose sur l’implication de toutes les actrices et acteurs. Elle est
aujourd’hui très réputée en particulier dans l’industrie.
Le baromètre Hay Group de l’engagement
des salariés français est encourageant : entre 2011 et 2015 le sentiment
de reconnaissance, la prise en compte et la mise en pratique des idées de
chacun s’améliore, de même que l’esprit d’équipe. En revanche seul un salarié
sur deux considère que son supérieur direct l’accompagne dans son développement
personnel. Améliorer ce point est une priorité éthique, qui passe par la
reconnaissance et le respect de la vie des individus dans leur ensemble et pas
seulement au poste de travail. De plus, la confiance dans l’équipe de direction
de l’entreprise est bien plus faible que celle dans son supérieur direct. La ou
le meneur en tant que dirigeant d’entreprise doit donc lui aussi se remettre en
question dans sa relation avec ses collègues, en particulier dans sa stratégie
et la communication qu’il en fait.
c)
L’entreprise :
lieu d’inclusion
L’observation est en ce moment particulièrement
flagrante aux Etats-Unis. Alors que la politique gouvernementale banalise voire
attise l’intolérance, la discrimination des étrangers, des femmes, des
personnes LGBT, handicapées, toujours plus d’entreprises prennent le contrepied
de ces mentalités. Des programmes de mentorat et des réseaux de femmes se
forment pour ne plus être seules à essayer de briser des plafonds de verre, des
associations de salariés LGBT sont créées au sein de grands groupes.
L’entreprise devient un refuge pour les personnes discriminées, où leurs
difficultés sont entendues et leurs différences respectées, où les vies
personnelles et citoyennes peuvent être vécues plus librement que dans des
sociétés parfois hostiles.
Encore une fois le rôle des meneurs est
essentiel : à la direction des entreprises il s’agit de se positionner
fortement sur ces valeurs, de communiquer en leur faveur en interne, et de
mettre en place des actions pour les défendre. En France par exemple les
entreprises peuvent signer la charte d’Engagement LGBT de l’Autre Cercle, qui
formalise des politiques de promotion de la diversité et de prévention des
discriminations. Les managers doivent elles et eux servir de relais entre la
direction et les équipes : dans un sens défendre et promouvoir les valeurs
et les actions, dans l’autre faire valoir les attentes, les idées et les
difficultés de chaque individu. Une ou un employé passe plus de temps sur son
lieu de travail que n’importe où ailleurs. Il est indispensable de pouvoir s’y
sentir à l’aise, respecté, libéré du jugement d’autrui.
Plus largement, il s’agit là d’un engagement citoyen des managers, susceptible d’ouvrir l’esprit de collègues à des problématiques dont ils n’avaient pas conscience ou une connaissance préjugée, et cette ouverture peut irradier du monde professionnel à la société civile.
3) Bien-être au travail
Le bien-être est presque une synthèse des sujets précédemment traités. Les objectifs d’un management éthique peuvent se résumer au développement d’un environnement de bien-être pour tous les collègues, à travers la conciliation de leurs aspirations personnelles et citoyennes avec leur temps travaillé. On va ici se focaliser sur l’évolution des ressources humaines, l’importance des conditions de travail et le rôle des leaders comme figures de confiance.
a)
Des
ressources humaines aux relations humaines
Dans le taylorisme l’être humain est
considéré comme une machine, un standard. Pour la bureaucratie il s’agit d’un
ensemble de compétences à valider par des concours. Aujourd’hui il faut nous
intéresser à une autre théorie des ressources humaines, selon laquelle la
performance ne dépendrait pas de conditions physiques, mais des individus et
leurs relations sociales. C’est la théorie des relations humaines, qui attribue
les résistances au taylorisme au facteur humain. Entre 1927 et 1933, Elton Mayo
coordonne une étude du comportement d’ouvriers dans une usine, et tire deux
conclusions : d’une part le fait d’observer les participants modifie leur
comportement. En particulier l’intérêt que la direction porte à leur travail les
rend plus productifs. D’autre part la cohésion, les bonnes relations au sein
d’une équipe entrainent le développement de normes informelles de travail qui
influencent également la productivité.
Ce constat aujourd’hui assez banal est
cependant essentiel : un management éthique doit nécessairement s’appuyer
sur une gestion éthique des ressources humaines. Or pour améliorer cette
gestion il suffit que les managers montrent plus d’intérêt dans le travail de
leurs collègues, et qu’ils prêtent attention aux relations entre individus d’un
groupe. Selon l’enquête de StepStone de 2012 précédemment citée, l’ambiance
d’entreprise, la reconnaissance et les bonnes relations avec les collègues
figurent parmi la liste des dix premiers facteurs influençant le bonheur au
travail.
b)
L’importance
des conditions de travail
Cette liste vient d’ailleurs étayer
toutes les recommandations de cet essai : selon les 13 600 personnes
interrogées, le bonheur au travail repose principalement sur le fait de
travailler pour une entreprise qui respecte ses employés, dans un environnement
d’équité et d’ouverture d’esprit, avec la possibilité d’être soi-même et
d’avoir un bon équilibre entre travail et vie privée. Le salaire ou les moyens
de faire correctement son travail sont les facteurs les moins cités des dix. On
voit ici que le périmètre des conditions de travail favorisant le bien-être se
dessine : une bonne rémunération compte, mais respecter les vies
personnelle et citoyenne des individus encore plus, tout en étant moins coûteux
et foncièrement éthique.
On observe aujourd’hui une surenchère
des conditions de travail les plus agréables jusqu’à l’extravagance : un
mur d’escalade dans telle multinationale, des massages et un repas gastronomique
hebdomadaire dans telle PME. Tout cela favorise évidemment le bien-être, mais
ne sert à rien si les individus ne se sentent pas respectés, écoutés, libres
d’agir. Les bons meneurs doivent précéder tout le reste.
c)
L’indispensable
confiance en la ou le manager
Le conférencier Simon Sinek explique que
le besoin primaire de sécurité ne peut être atteint au sein d’une structure que
s’il existe une confiance entre les leaders et les personnes sous leur
responsabilité. Il distingue l’autorité du leadership : on obéit à la
première mais on se sacrifie pour le second, car on sait qu’il en ferait de
même pour nous. Il prend l’exemple d’une entreprise qui s’interdit de licencier
pour motif de performance, au lieu de quoi elle forme, comme on le ferait pour
son enfant en difficulté. Sans promouvoir la généralisation d’un tel principe,
même si cela serait une autre grande victoire de l’éthique professionnelle, on
conçoit bien que de concevoir le management comme un contrat de confiance est à
la fois plus rassurant et plus motivant.
M. Sinek évoque également l’obéissance
au protocole au détriment du bon sens par peur de sanction : on voit ici
aussi qu’une ou un bon manager devrait rassurer les individus quant à leur
situation pour leur permettre de s’épanouir tout en étant plus efficaces, en
consacrant leur énergie à la bonne réalisation de leur mission et son
amélioration continue plus qu’à se protéger. Il est nécessaire de rassurer les
individus sur leurs attentes personnelles et citoyennes pour leur permettre les
dissocier de leur travail et ainsi y être plus épanouis et efficaces.
Conclusion
Le bien-être des individus s’est imposé
comme l’objectif final du management éthique. Pour cela il est nécessaire que
les managers respectent leurs collègues, en particulier en étant attentif aux
attentes des vies personnelle et citoyenne : être écouté et entendu, libre
d’agir et d’être soi-même, garder du temps privé, se sentir en sécurité. La ou
le meneur doit se positionner comme une figure de confiance, d’échange,
d’encouragement et de support face aux difficultés et aux doutes. Il doit
défendre des valeurs sociales telles que la tolérance, l’égalité, le droit au
bonheur. Nous avons évoqué quelques actions d’ordre politique (congé parental,
sécurité de l’emploi), mais l’essentiel des actions qui s’imposent sont d’ordre
managérial : les meneurs doivent repenser leur rôle et leur devoir
éthique, tourné vers l’amélioration des vies des individus.
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