Sicario
2015 - Denis Villeneuve
Sicario traite des cartels de la drogue, de la frontière US /
Mexique, et de la manière dont les Etats-Unis gèrent ces problèmes. Le film est
cru, vif : par des images tout d’abord, dans une introduction frénétique
qui nous immerge immédiatement dans un univers sans pitié ni morale. Cru et vif
dans ses idées, ensuite : il a des messages à faire passer, des
informations à communiquer, et il le fait, distinctement mais sans décoration
superflue. Et surtout, il prend le temps. Ou plutôt, il s’en empare.
La clé de
voute du film, c’est cette agent du FBI incarnée par Emily Blunt, qui malgré
son expérience du terrain, se retrouve plongée au coeur de cette lutte morbide
et sans lois, en apparente zone de guerre. Mais surtout, c’est sa progression
dans une ignorance presque totale (vide que ceux qu’elle sert ne souhaitent
surtout pas combler) qui nous happe complètement : comme elle, les règles
nous sont inconnues.
Enfin la force de Sicario réside dans le rythme qu’il
impose : des phases lentes, oppressantes, entrecoupées d’explosions aussi soudaines que brèves, et d’autant plus
violentes que la bande originale du film mise bout à bout ne doit pas excéder
cinq minutes. Du silence, et de la tension. A voir avec l’estomac accroché, et
la volonté de redécouvrir de sombres vérités. Sicario, retenez-bien ce mot. Il
prendra sens. A la fin.
Scénario : Taylor Sheridan
Musique : Johann Johannsson
Photographie : Roger Deakins
Scénario : Taylor Sheridan
Musique : Johann Johannsson
Photographie : Roger Deakins
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