samedi 12 novembre 2016

Sicario

2015 - Denis Villeneuve





Sicario traite des cartels de la drogue, de la frontière US / Mexique, et de la manière dont les Etats-Unis gèrent ces problèmes. Le film est cru, vif : par des images tout d’abord, dans une introduction frénétique qui nous immerge immédiatement dans un univers sans pitié ni morale. Cru et vif dans ses idées, ensuite : il a des messages à faire passer, des informations à communiquer, et il le fait, distinctement mais sans décoration superflue. Et surtout, il prend le temps. Ou plutôt, il s’en empare. 
La clé de voute du film, c’est cette agent du FBI incarnée par Emily Blunt, qui malgré son expérience du terrain, se retrouve plongée au coeur de cette lutte morbide et sans lois, en apparente zone de guerre. Mais surtout, c’est sa progression dans une ignorance presque totale (vide que ceux qu’elle sert ne souhaitent surtout pas combler) qui nous happe complètement : comme elle, les règles nous sont inconnues. 
Enfin la force de Sicario réside dans le rythme qu’il impose : des phases lentes, oppressantes, entrecoupées d’explosions  aussi soudaines que brèves, et d’autant plus violentes que la bande originale du film mise bout à bout ne doit pas excéder cinq minutes. Du silence, et de la tension. A voir avec l’estomac accroché, et la volonté de redécouvrir de sombres vérités. Sicario, retenez-bien ce mot. Il prendra sens. A la fin. 

Scénario : Taylor Sheridan
Musique : Johann Johannsson
Photographie : Roger Deakins

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