dimanche 13 novembre 2016

The optimism of life

Septembre 2015




Il y a de cela un an circulait une vidéo d’opinion (très bien réalisée) que beaucoup ont sûrement aperçu (onze millions de vues sur Youtube) : The Lie We Live. Le genre de montage dramatique de toutes les tristes vérités dont chacun est conscient, mais qui, en bloc, et si possible avec une musique bien émotionnelle, font mal. Déprime assurée pendant au moins deux minutes. Ensuite on décide de changer radicalement sa vie. Puis on va manger du chocolat. Et on passe à la vidéo suivante. 

Mais bon la déprime je n’aime pas trop beaucoup ça : je préfère le chocolat. Je propose donc ce petit essai, qui a en plus l’avantage de ne pas faire grossir.



Il y a cent ans, une majorité ne connaissait rien hors de son pays. Il y en a mille, son village. Aujourd’hui voyager dans le monde entier est presque devenu une banalité. Les merveilles du monde entier sont mises à notre portée par la technologie. Il y a cent ans, une majorité se levait, travaillait à la mine, et se couchait. Il y en a mille, dans les champs. Aujourd’hui de nombreuses professions nous amènent à parcourir le monde, à développer notre créativité. Aujourd’hui nos vies sont planifiées par des multinationales. Avant elles l’étaient par des souverains. Aujourd’hui nos ressources sont contrôlées par des multinationales. Avant elles l’étaient par des souverains. On pense aujourd’hui travailler plutôt que de s’amuser ? Encore récemment les weekends, les congés, la retraite n’existaient pas. On travaillait jusqu’à en mourir, et on mourrait tôt. La vie n’est pas pire qu’avant, cessons de dramatiser. Cependant si le problème est ancien, il n’est pas résolu. Mais il n’a fait que se mondialiser, au même titre que nous.

La régulation de la propriété s’est intensifiée, mais les peines sont l’ombre de ce qu’elles étaient. L’éducation, si elle est imparfaite, a le mérite d’être accessible. Et les sources d’informations ne cessent de se diversifier. Trop peut-être, elles nécessitent d’être filtrée. L’élite qui a de tout temps contrôlée les foules se démocratise : un étudiant sans moyens mais avec une idée peut devenir le prochain décideur. La technologie a ses travers, mais elle permet aussi de réaliser des miracles : elle marque une étape d’évolution de la santé, de l’art, de la découverte dans un univers que l’on redoute de déjà trop connaitre. Les droits des femmes ou des noirs sont récents, n’est-ce pas justement la preuve que cette époque est celle qui pourrait connaitre les plus grands changements ?

Mais voici que surgit le problème crucial de notre époque : l’uniformisation. Toute différence est invariablement effacée : devant la loi, c’est sans conteste un progrès, mais pas pour la manière de se vêtir, de s’exprimer, d’afficher ses croyances. Le risque est de perdre sa sensibilité, sa volonté de partage et d’ouverture sur le monde. Parce que c’est en découvrant l’autre que l’on finit par le comprendre, et le respecter. Néanmoins l’agressivité est animale, et encore une fois notre statut civilisé n’a fait que lui donner de l’ampleur. Mais au cours du dernier siècle le désir de paix s’est lui aussi mondialisé. Loin d’être atteint, il a le mérite d’être discuté, travaillé. La mort a pris de la distance car des siècles d’efforts ont finalement permit d’établir une relative sécurité occidentale. Le temps pourrait offrir la même chance au reste du monde.

Be the change you want to see, that is the true message. But the true question is : what do we want to see ? What can be done to make life more enjoyable ?

Je ne pense pas être naïf en affirmant qu’un changement est possible, que le monde n’a pas à sombrer dans un capitalisme individualiste technocratisé. Ce qui est naïf, c’est de croire que les politiciens sont les joueurs. Ils ne sont que d’autres pièces sur le plateau, avec simplement un peu plus de responsabilités. Ce n’est pas vers eux que l’on doit se tourner. Cessons de nous battre pour de nouvelles lois, de nouvelles idéologies. Si nous devons nous tourner, c’est vers nous-même. Nous demander comment changer notre vie, pas espérer que ceux pour qui l’on pense voter la changent pour nous. Briser la ligne semble impossible tellement elle a d’emprise sur nos vies, mais après tout, qui jusqu’aux Lumières aurait cru à une rupture de la monarchie absolue ? Les bouleversements surviennent : l’esclavage, le colonialisme, la ségrégation, autant de combats impossibles auxquels des visionnaires ont crus. Nous avons notre propre combat, et il mérite d’être vécu.

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