dimanche 13 novembre 2016

Un long chemin à parcourir

Novembre 2016




Cette élection en fait, du bruit. Les réactions sont aussi diverses que violentes. Mais la vraie question, vraiment, c’est : a-t-on bien compris ce qu’il s’est passé ?

A première vue, c’est simple : la domination de l’homme blanc cis hétéro est de retour. Face à cela, les minorités ont des raisons de s’alarmer. C’est la victoire du racisme et du sexisme. Mais est-ce vraiment aussi simple ? Que font ces femmes, ces hispanos, ces lgbt, à soutenir ainsi leur détracteur ?

Le vrai problème, ce sont les étiquettes. On colle l’étiquette raciste sur quelqu’un, et c’est bon, il a tort, il ne doit pas être écouté. Sous l’étiquette, on peut tout cacher : le désespoir du chômage, le sentiment d’être oublié, de ne pas exister. Le fait que si vous n’avez jamais rencontré d’étranger, de lgbt, de féministe, c’est bien plus difficile de les comprendre. Tout cela est très lointain, abstrait, comparé à la promesse d’un emploi, l’espoir qu’enfin ceux qui gouvernent vous ont vu, connaissent vos problèmes, cherchent des solutions.

On colle l’étiquette sexiste sur la moitié de la population d’un pays, pour oublier qu’eux aussi sont humains, ont une vie, des peurs, des attentes. Que cette vie, ces peurs et ces attentes ne sont pas les mêmes que les nôtres. En leur collant cette étiquette, nous prouvons que nous ne les comprenons pas, que nous le voulons même pas. Alors pourquoi eux le devraient-ils ?

Nous pensons au fond de nous que nous avons raison. Parce que nous sommes éduqués, ouverts sur le monde, parce que nous pensons lutter pour le bonheur des gens. Pourtant ces gens, eux, demeurent malheureux. Défendre les droits des minorités, c’est essentiel. Mais si cela implique de laisser la moitié d’un pays à la traine, il y a un problème. Oui, ils sont souvent intolérants, violents, méchants. Mais pourquoi ? Parce que personne n’a pris la peine de leur apprendre à être autrement.

Depuis quelques décennies, des communautés opprimées ont enfin pu faire entendre leur voix. Enfin pu faire valoir leurs droits. Pour beaucoup, il reste encore un long chemin à parcourir. Et ce chemin doit être parcouru, coûte que coûte. Aujourd’hui, une autre communauté déprimée a fait entendre la sienne. Vous l’avez entendue, mais l’avez-vous écoutée ? Défendre l’égalité des genres n’empêche pas de défendre l’égalité raciale ou sexuelle.  Elles sont mêmes souvent défendues par les mêmes personnes.


Ouvrez les yeux et voyez que l’égalité sociale doit elle aussi être défendue. Et qu’il n’y pas de contradiction avec vos présents engagements. Discutez, échangez, éduquez, et tout le monde en profitera. 

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